Joseph Rodolphe Bipoupouth
Ingénieur Agronome

Conseiller permanent ORDES chargé de la formation et recherche en polyculture auprès des associations rurales en Afrique Noire

Plus des deux tiers des paysans Africains, pratiquent une agriculture traditionnelle qui a pour finalité d’assurer la subsistance du groupe producteur. Cette agriculture, polycultrice et vivrière, permet de disposer de produits de consommation aux différentes périodes de l’année, sans avoir à constituer de réserves, ainsi que de pallier la perte d’une récolte en cas de catastrophe naturelle. Le système agricole (association de plantes et techniques liées à leur culture) repose sur une combinaison de productions qui implique pour une société rurale d’occuper des terroirs (étendues de terrain présentant des caractères agronomiques particuliers) de nature très différente.

Par conséquent, les innovations techniques proposées par les chercheurs sont rarement adoptées par les agriculteurs et les performances des exploitations agricoles évoluent peu. Comment faire en sorte que ces innovations soient mieux accueillies par leurs destinataires ? Quelles démarches adopter pour impliquer les agriculteurs dans leur conception ? Pour répondre à ces questions, l’ORDES a eu recours à la modélisation : elle permet de mieux caractériser les systèmes de production et sert de support aux discussions entre les acteurs.

Malgré les propositions techniques ou organisationnelles des chercheurs pour intensifier et améliorer les systèmes de production, les performances des exploitations agricoles africaines stagnent et la sécurité alimentaire des familles rurales reste précaire. Cette situation interroge la recherche sur les méthodes qu’elle utilise pour concevoir des propositions de recherche qui soient en adéquation avec les objectifs et contraintes des destinataires. D’où l’idée de recourir à la modélisation pour affiner les connaissances sur les systèmes de production et favoriser les discussions entre techniciens et producteurs.

L’ORDES a donc fait appel aux bons offices d’un ingénieur agronome expérimenté, qui va concevoir et utiliser des modèles pour aider les producteurs à mettre au point des innovations techniques et organisationnelles à l’échelle de leur exploitation.

Notre priorité dans ce domaine, consiste d’encourager et de soutenir les corporations de femmes, les coopératives du développement villageois, ainsi que les associations des jeunes diplômés sans emplois, qui permettent de favoriser une approche communautaire de l’agriculture. Dans ce contexte, les missions d’accompagnement sont multiples: conseils agronomiques, formation, contribution aux travaux des champs, suivi des cultures, conseils sur la logistique.

L’ambition, est de promouvoir un environnement technique, économique et organisationnel, qui redonne à la région retenue, la place qui devrait être la sienne dans l’économie nationale. Le premier souci est de susciter espoir aux paysans et de créer les conditions d’une relance économique. Les paysans opérateurs primordiaux, sont aujourd’hui entre des organisations rurales trop faibles et, un secteur commercial très puissant. Il faut qu’ils parviennent à mieux maîtriser leur environnement économique.

Il n’y a pas de déterminant unique, au défi de l’emploi des jeunes dans les Pays africains. Il s’agit plutôt d’une combinaison de facteurs contribuant à aggraver une situation qui est devenue, de ce fait, une priorité indispensable pour le Continent

Les jeunes sont responsabilisés lorsqu’ils réalisent qu’ils ont ou qu’ils peuvent faire des choix de vie, qu’ils sont conscients des conséquences de ces choix, qu’ils prennent des décisions en toute liberté, agissent en se fondant sur ces décisions et assument les responsabilités pour leurs actions.

L’autonomisation signifie en effet, avoir la capacité de soutenir les conditions dans lesquelles les jeunes peuvent agir en leur nom propre, et selon leurs propres idées, plutôt que sous la direction d’autres personnes. Ces conditions propices, sont divisées en catégories majeures telles que la base économique et sociale, la volonté politique, l’accès aux connaissances, à l’information et aux compétences, l’allocation de ressources suffisantes et des cadres juridiques et administratifs d’appui, un environnement stable d’égalité, de paix, de démocratie et un système positif de valeurs.

De toute évidence, une Afrique nouvelle émergente et intégrée, ne peut se réaliser pleinement que si sa « population considérable de jeunes » qui est son avantage démographique, est mobilisée et équipée pour aider dans la conduite des programmes d’intégration, de paix et de développement.

La majorité des jeunes africains sont toujours confrontés aux: chômage, sous-emploi, manque de compétences, éducation appropriée, accès au capital, besoins non satisfaits en ce qui concerne les informations liées à la santé et à ses services y compris ceux liés au diagnostic, au traitement et aux soins des personnes vivant avec le VIH et, par-dessus tout, à la prévention de toutes les nouvelles infections de VIH parmi eux

Cette situation est plus prononcée chez les jeunes des zones rurales. La plus grande proportion de jeunes, n’a pas la possibilité de développer pleinement son potentiel et de contribuer efficacement à la réalisation de la vision affirmée et à la mission des dirigeants africains.

Si on leur donne la parole, les jeunes africains peuvent avoir une influence positive sur les politiques et stratégies qui les concernent. La mise à profit de la créativité et des connaissances des jeunes générations pourrait s’avérer essentielle pour le développement économique du continent

Le moment est venu de consacrer des investissements stratégiques à la jeunesse. Les investissements qui ciblent de grands nombres de jeunes aujourd’hui non seulement amélioreront le bien-être d’une nombreuse génération, mais profiteront également de manière durable au développement social et économique des pays et régions.

En effet, notre capacité de réaliser plusieurs des objectifs du Millénaire pour le développement, dépend directement des améliorations que nous pourrons apporter à la santé, à l’éducation et aux perspectives socio-économiques de la jeunesse d’aujourd’hui.

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